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Retraite : aborder sereinement son arrêt d’activité

Il peut être compliqué pour un cédant de prendre de la distance s'il reste géographiquement sur la ferme, après la transmission.

La période de cessation d’activité peut être éprouvante à vivre émotionnellement. Voici quatre conseils de la Mutualité sociale agricole (MSA) pour bien vivre la transmission de son exploitation en vue de son départ à la retraite.

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Pour Patricia Martin, conseillère en prévention des risques professionnels à la MSA Île-de-France, « la transmission de son exploitation, c’est tout un processus ! ». En plus de devoir gérer de nombreuses démarches fiscales et juridiques, ce processus engendre souvent un bouleversement émotionnel et psychologique. Pour se préparer sereinement à la cession de son exploitation, Patricia Martin livre, avec Isabelle Deschamps, assistante sociale de la MSA Île-de-France, quatre conseils essentiels.

1. Bien anticiper

Le premier des conseils pour préparer la transmission de son exploitation ? « Anticiper ! » répondent en chœur les deux salariés de la MSA. Pour elles, il n’est jamais trop tôt pour commencer à penser à l’après. « Plus la réflexion commence à faire son chemin en amont, plus la personne est prête quand elle part », ajoute Isabelle Deschamps.

« On peut y penser dès le début de son activité », suggère Patricia Martin. Qu’une transmission au sein de la famille soit envisagée ou non, « il faut pouvoir se dire les choses » avec son entourage. « Certains enfants peuvent se sentir obligés de reprendre parce qu’il n’y a pas eu de discussion. En parler permet de lever les non-dits », assure la conseillère. La question de la vente et de l’héritage peut aussi être discutée avec les différents enfants et préparée en amont en consultant un notaire pour éviter tout conflit.

2. Penser aux activités futures

« Anticiper, c’est aussi pour soi-même : qu’est-ce que je vais faire après ? questionne Patricia Martin. C’est une autre phase de la vie qui s’ouvre. C’est important de réfléchir à ses propres envies et objectifs. » La conseillère de la MSA encourage les agriculteurs à s’interroger sur le temps disponible que leur offrira leur retraite. Quelles activités veulent-ils mettre en place ? Qu’est-ce qu’ils aiment faire et qu’ils n’ont jamais eu le temps de pratiquer ? Reprise du sport, voyages, engagement dans une association… Les options sont nombreuses pour ne pas se retrouver démuni.

3. Se questionner sur sa place sur l’exploitation

Après avoir passé une vie à se consacrer à son exploitation, il peut être difficile de tourner la page. « Il y a souvent chez les exploitants l’impression d’être dépossédé de tout », observe Patricia Martin. Il faut pouvoir se questionner sur son rapport à l’exploitation. Cela passe d’abord par la réflexion sur un potentiel déménagement lorsque la maison est sur la ferme. « Quand on vit dans la maison familiale, parfois c’est difficile de déménager. Mais si on reste géographiquement sur l’exploitation, prendre de la distance peut être compliqué », soutient Isabelle. Cette distance est parfois nécessaire pour garder des bonnes relations avec le repreneur.

Dans les années précédant la cession, « c’est important de continuer à entretenir son outil de travail pour que la reprise se fasse dans les meilleures conditions », poursuit Patricia Martin. L’agriculteur peut commencer de son côté à réaliser un diagnostic de l’exploitation, avec une liste du matériel utilisé, des bâtiments, leur état d’usure, le statut des terres… « C’est utile pour que le repreneur ait une bonne connaissance de ce qu’il va reprendre », précise Isabelle Deschamps.

4. Se faire accompagner

Parce qu’elle recouvre de nombreux aspects et peut sembler insurmontable, la transmission peut se préparer par un accompagnement professionnel et personnel. Pour faire le point sur son départ à la retraite, Isabelle Deschamps encourage à « prendre contact avec un agent d’accueil de la MSA » pour un rendez-vous qui peut se réaliser « à n’importe quel moment de sa vie ».

Comme la période provoque de nombreux questionnements et peut être difficile à traverser, la MSA peut accompagner l’agriculteur dans sa transition dans le cadre de la prévention du mal-être. L’institution propose différentes formes d’accompagnement avec des dispositifs nationaux mais aussi des initiatives locales. Certaines caisses locales prennent en charge des consultations psychologiques.

Au niveau régional, la MSA Île-de-France propose aux agriculteurs des journées d’échange et des aides financières pour bénéficier d’un accompagnement personnalisé par un coach professionnel. Ce dernier leur permet de faire le point sur leurs attentes, de développer de nouvelles compétences, et de se préparer sereinement à cette nouvelle étape de leur vie.

Et sur l’accompagnement technique, les salariées de la MSA recommandent de se renseigner auprès des chambres d’agriculture et des institutions para-agricoles.

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